Le monument de Guynemer

Le "soldat inconnu" est lié à chaque guerre. Des centaines de milliers de personnes ont disparu pendant la Première Guerre mondiale, victimes anonymes de la violence. Mais certains d'entre eux continuent à vivre dans l'histoire. L'un d'eux est le légendaire pilote français, le capitaine Georges GUYNEMER. Ce nom est devenu un symbole d'enthousiasme et de persévérance pour les Français. Il a été un pionnier de l'aviation française en temps de guerre. Les batailles aériennes sont encore à leurs débuts mais Guynemer réussit à abattre plus de 50 avions de chasse allemands. Il appartenait à un corps d'élite de l'armée de l'air française : l'escadrille des cigognes. Le 11 septembre 1917, Guynemer disparaît au-dessus de Poelkapelle.

Le monument qui a été érigé domine le vu du village de Poelkapelle. Au sommet d'une haute colonne, une cigogne de bronze est placée avec ses ailes qui se balancent vers le bas.

Une couronne de laurier orne la colonne qui est suspendue dans la direction du front allié et l'ordre du dernier jour de Guynemer est inscrit dans la pierre.

Georges Guynemer est né le 24 décembre 1894 à Paris. Son père, ancien officier, laisse son fils étudier d'abord à Compiègne, puis à Paris pour poursuivre ses études à l'école polytechnique. Sa mauvaise santé l'oblige à interrompre ses études en 1914. Lorsque la guerre a éclaté en août 1914, lui et sa famille ont profité du bon air marin de Biarritz. Dès lors, Guynemer n'a plus qu'un seul but : s'engager pour défendre son pays. Il s'est engagé dans l'armée cinq fois, mais a été rejeté à chaque fois pour des raisons médicales. Enfin, le 23 novembre 1914, il est admis à l'école de pilotage de Pau en tant qu'élève mécanicien. Mais c’est la vie des pilotes et les avions qui ont attiré son attention.

Le 26 janvier 1915, il devient élève-pilote et son rêve ultime se réalise le 10 mars 1915 : son premier vol. A peine 10 jours plus tard, il mute à l'école de pilotage de d'Avord, où il obtient sa licence de pilote le 26 avril. Ses efforts sont récompensés, car le 8 juin, il est affecté à la célèbre 3° Escadrille des Cigognes, dirigée par le capitaine Brocard. Lors de sa première reconnaissance, il était déjà clair qu'il avait un instinct de chasseur exceptionnel et le 19 juillet, avec son mécanicien Guerder, qui actionnait la mitrailleuse, il réussit à faire tomber son premier "Aviatik". Au début de 1916, il est déployé au-dessus du champ de bataille de Verdun, où les Allemands règnent en maître dans les airs. Il a été gravement blessé le 13 mars et a dû se rétablir pendant plusieurs semaines. Plus tard, il a participé à la bataille de la Somme, où il a remporté 21 victoires officielles en 6 mois ! Agé de moins de 23 ans, Guynemer était en fait capitaine et officier de la Légion d'Honneur. La France parle du Capitaine Guynemer ! Il est devenu l’hero de la nation et de ses alliés soldats dans les tranchées. Une légende de son vivant ! Son score a augmenté régulièrement et ses victoires se sont accumulées. Le 25 mai 1917, en une journée, il a abattu quatre avions ennemis. Dans le même temps, une image légendaire du héros "As" a été créée dans la presse.

À la mi-juillet 1917, l'escadron s'installe à Saint-Pol sur Mer, dans le nord de la France, pour soutenir la première armée du général Anthoine dans les combats acharnés des Flandres. Guynemer y a remporté sa 50e victoire. La petite Guynemer, forte d'une énergie débridée, veut faire à nouveau ses preuves ici, car le commandement suprême avait prévu de garder Guynemer dans l'arrière-garde en tant qu'instructeur. Le 11 septembre 1917, il décolle pour la dernière fois à bord de son Spad XIII (le "Vieux Charles"), accompagné du lieutenant Bozon-Verduraz. Une véritable bataille aérienne se déroule au-dessus de Poelkapelle. Le lieutenant perd de vue son camarade et Guynemer... ne revient jamais.

“ Le 11 septembre 1917, Guynemer est tombé au champ d'honneur. C'était un héro légendaire, qui est mort dans toute sa gloire après trois ans d'âpres combats. Qu'il reste le symbole de la persévérance indomptable, de la volonté féroce et du courage exalté qui caractérisent son peuple. Sa foi inébranlable en la victoire laisse au soldat français le souvenir durable d'un sacrifice désintéressé et d'une noble rivalité".

Dernière citation de Guynemer telle qu'elle est lue sur toutes les bases aériennes françaises le 11 septembre et sur toutes les commémorations, comme celle-ci à Poelkapelle.